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lundi 30 janvier 2017

LE NOUVEL AXE POLITIQUE


    La France est encore dominée par l'axe politique droite- gauche qui se lit: entreprise-Etat. La gauche est contre l'entreprise  et considère le profit comme du vol.Seul l'Etat,  c'est à dire la volonté populaire, peut défendre l'interêt général . Il existe  bien une droite étatique mais elle disparait avec le gaullisme.
 Il faut abandonner une fois pour toutes cette pensée. Il faut admettre que Rocard avait raison et qu'on ne peut pas séparer et encore moins opposer l'économique et le social. Le vote pour Le Pen comme pour Mélenchon sont des votes de protestation, non de gouvernement. Ce qui n'est pas clair dans les esprits est l'enjeu de la campagne électorale qui commence:quel est le nouvel axe de la vie politique ; quel est le choix fondamental?
 Je crois être très clair sur ce point depuis longtemps: pour moi la gauche- peu importe le mot- est avant tout définie par le respect de la dignité humaine ou, pour employer une expression connue de tous: la  défense des droits humains fondamentaux; l'autre camp se définit précisément par la défense d'une nation, d'une religion, d'une idéologie, dans le pire des cas d'une race. Je suis conscient que cette opposition peut apparaître paradoxale, car la gauche semblait défendre le collectif et la droite l'individuel. Ce renversement est en partie réel et s'explique ainsi: c'était l'économie qui commandait les choix politiques; aujourd'hui c'est la culture et la culture signifie des jugements de valeur, des définitions du bien et du mal et non plus de l'utile et de l'inutile. Exemple: j'appelle de gauche la défense des minorités et des pluralismes; je suis hostile à  toute politique qui s'identifie à une catégorie.  Je comprends la difficulté de passer de l'ancienne définition du choix politique central  à la nouvelle , mais nous sommes dans un monde où le pouvoir n'est plus dans l'accumulation des biens mais dans la capacité d'influencer des opinions et des décisions. Une idéologie d'Etat, qu'elle soit politique ou religieuse,  est le plus grand des dangers. Inversement nous ne devons pas admettre que les jeunes ou les relativement vieux soient privés d'emploi.Les grands principes: liberté, égalité, fraternité sont le meilleur guide de ce que j'appelle la démocratie.
 Nous restons prisonniers des idées de la société industrielle, dont nous sommes pourtant déjà sortis économiquement et socialement; il faut redistribuer les cartes.
 Mais je veux éviter un malentendu possible: c'est bien par le travail et la possibilité d'indépendance et de création que nous pouvons tous affirmer nos droits, même s'il faut évidemment de la solidarité.Hamon devra abandonner son idée absurde de sortie du monde du travail; il lui suffit de dire qu'il faut donner des chances à tous de développer leurs projets et leur représentation du monde. A vrai dire, j'ai voté pour Hamon parce que j'ai pensé qu'il était plus près de mes idées queValls, qui est plus autoritaire, en particulier sur la la:icité et qui a commis une faute grave en faisant passer la réforme du code du Travail par le 49.3 sans pour autant mériter d'être condamné: la gauche doit se regrouper mais pas sous la forme d'un nouveau Programme Commun
      
                                    Alain Touraine

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