Nous ne sommes pas gouvernés. Nous sommes au lendemain d’une défaite du gouvernement et à la veille d’une autre défaite qui nous rappellera la catastrophe initiale, celle de 2002, quand Jean-Marie Le Pen précéda Lionel Jospin au deuxième tour des élections.
Entre la catastrophe de 2002 et celle de 2014, la crise financière mondiale de 2007-2008 puis la crise monétaire de 2010 ont menacé l’existence de la Grèce, du Portugal et surtout de l’euro sauvé in extremis grâce au gouverneur Mario Draghi.
Parallèlement se poursuivent, dans un silence complet, des négociations majeures entre les Etats-Unis, dominés par les marchés, et l’Europe qui garde la volonté de maintenir un certain contrôle de l’Etat sur la société.
Depuis plus de dix ans nous roulons dans le vide sans prendre la moindre décision. On peut se demander pourquoi nous n’ouvrons pas au moins notre parachute, mais on a oublié de nous en donner. Le débat politique est réduit à ceci : que vaut-il mieux enlever, de l’argent aux entreprises ou en enlever aux consommateurs ? Les enfants du collège connaissent la réponse, les deux solutions sont catastrophiques. Il ne s’agit pas de choisir entre mourir par manque d’offres ou mourir par manque de demandes il suffit de retrouver ce mot oublier, la croissance, qui suppose à la fois l’offre et la demande, vérité élémentaire que nous avons pratiqué nous-même pendant quelques dizaines d’années.
Mais nous n’en sommes plus à discuter des raisons de notre chute : nous chutons, tous parachutes fermés et maintenant, élection après élection, nous voyons se décomposer notre système politique. Il n’y a plus de partis, il n’y a plus de programmes ; personne ne parle plus aux citoyens qui ne sont plus que des moutons sur le dos desquels on coupe la laine.
N’accusons pas l’Europe et l’euro de nous détruire. C’est nous qui n’avons plus ni idées, ni volonté, ni démocratie, ni gouvernement. Pensons-nous que nous pouvons redresser un pays avec un gouvernement minoritaire qui n’a encore proposé aucun programme de redressement et qui ne semble même plus représenter une volonté nationale devenue invisible ?
Pensons-nous que notre seul but doit être d’arriver cahin-caha à 2017 pour qu’une élection entre les non candidats A, B et C décident du non programme qui fera apparaitre une non solution ? Nous pourrions même demander aux Italiens de nous prêter Grillo pendant quelques mois comme le spécialiste de la non solution des non problèmes.
Réveillons-nous, nous tombons dans le vide, et les parachutes ou bien sont fermés ou bien ont disparu.
Levalet : La chute encre de chine sur kraft blanc sur mur http://www.levalet.org/
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