Une vie privée très publique

François Hollande a eu la grande chance que les Français n’aiment pas Valérie Trierweiler à qui ils n’ont jamais pardonné son tweet de soutien au candidat socialiste de la Rochelle qui faisait campagne contre Ségolène Royal, ancienne épouse de François Hollande et candidate officielle du parti socialiste. Le scandale du jeune président allant à moto retrouver sa copine a permis à Hollande une rupture unilatérale rédigée dans des termes qui auraient semblé déjà brutaux et même goujats il y a un siècle. Si l’opinion publique avait eu de la sympathie pour l’exclue toutes les femmes et beaucoup d’hommes se seraient soulevés contre un comportement jugé insultant pour la femme victime.

Mais les Français n’ont guère le temps de s’arrêter à ces ratés de la vie privée. Ils sont mécontents de tout et de tous, y compris d’eux-mêmes. Ils se sentent privés d’avenir et n’ont confiance en personne pour les aider. Dans ces conditions qui peut faire des prévisions pour 2017 ?
        Ma première conviction est que le vote pour le Front national est plus un vote de rejet des partis que d’adhésion à une idéologie, qui d’ailleurs est de plus en plus faiblement défendue.

         Ma deuxième conviction est que la France est incapable de se sauver elle-même : elle attend que la mer remonte pour se libérer des hauts fonds qui l’immobilisent. Elle n’a toujours pas pris conscience de ce que signifie pour un pays vingt ans d’investissements insuffisants et de désindustrialisation mollement acceptée. Les éléments d’innovation et de redressement existent en France mais ils sont fortement minoritaires. Ce n’est pas en discutant sans fin entre des mots presque dénués de sens, comme politique de l’offre et politique de la demande, qu’on peut y voir plus clair. Ce vocabulaire n’a pas d’autre intérêt que de dire que ce sont les autres qui ont tort et qu’on est soit-même une pauvre victime qui devrait moins travailler, gagner davantage et prendre sa retraite plus tôt.