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lundi 21 septembre 2015

Pourquoi le "sujet" est-il mort - pour les intellectuels - au milieu du 20ème siècle ?


Pourquoi la pensée sociale, au lendemain de la crise et de la guerre, élimina-t-elle les acteurs et leurs raisons d'agir et fit-elle la chasse à l'idée de sujet ? La réponse évidente est que les "événements", les massacres, le nazisme, tous les totalitarismes ont écrasé les acteurs sous le poids de la puissance et de la violence ; la mort a été plus forte que la vie et la répression a écrasé les convictions. Et finalement, comme l'avait prédit de Gaulle dès le 18 juin 40, c'est la puissance des armes et de l'économie qui a vaincu la machine nazie.
Plus profondément c'est parce que ceux qui parlaient alors de "l'Homme" étaient de mauvaise foi. "Le travail rend libre" est-il écrit dans le métal à l'entrée d'Auschwitz 1 et Staline n'exaltait-il pas "l'homme nouveau soviétique", Pétain à Vichy était appuyé par la hiérarchie catholique. L'appel aux valeurs ne cachait-il pas la tentation de la soumission et de la collaboration ? Il a fallu la dénonciation des totalitarismes et la perte des espoirs mis dans "le progrès" pour que nous commencions a nous tourner vers nous mêmes, pour trouver dans notre créativité et dans nos droits les raisons d'agir que nous ne trouvions plus dans "la force des choses".
Mais il a fallu un long demi siècle, une grande partie de ma propre vie pour que s'opère ce grand retournement et le "retour du sujet".

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