Il y a plus de deux ans, les égyptiens après les tunisiens, se réunissaient en masse sur leurs plus grandes places pour exiger le droit d’écrire leur propre histoire. La place Tahrir était leur Bastille.
Ce n’étaient pas les pauvres, ceux qui n’avaient ni instruction ni métier qui manifestaient ; les plus nombreux, les plus exigeants, étaient ceux qui avaient atteint un niveau d’éducation au dessus de la moyenne et qui communiquaient par Twitter
Cette demande d’histoire et de liberté que nous avions si souvent entendue au XIXème siècle dans nos rues et sur nos barricades, n’a pas pu s’ouvrir un chemin vers le pouvoir. La route lui était barrée non par des forces sociales mais par des pouvoirs politiques : l’armée et les Frères Musulmans, par le sabre et le goupillon, disait-on en terre chrétienne. Ce nouveau Tiers-Etat est condamné au chômage et à l’émigration.
L’Histoire, sur tous les continents, est en retard sur elle-même. C’est vrai aussi en France et en Italie, au Brésil et au Mexique, en Syrie et en Iran. Les puissants du XXème siècle ont imposé les idées du XIXème à la jeunesse du XXIème, réduite à manifester son indignation.
Mais ce n’est que le début du début d’un soulèvement qui occupera la scène mondiale pendant tout le siècle qui vient à peine de commencer vraiment.
En attendant que les peuples débandent les polices, les médias sont occupés par les people qui font sauter les bouchons de champagne pour couvrir le bruit des balles.
La place Tahrir
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