J’ai l’impression que mon ouvrage, La Fin des sociétés, qui sort dans quelques jours aux éditions du Seuil est mon premier livre. Les autres, tous les autres, furent des travaux préparatoires. Et le livre nouveau en annonce beaucoup d’autres mais que je n’écrirai pas parce que la mort m’en empêchera. Quelle drôle d’idée d’ailleurs de commencer à publier à 88 ans, et surtout après avoir écrit plus de quarante livres qui ont déjà fait l’objet de plus de 200 traductions, plus de vingt doctorats honoris causa, une élection dans de nombreuses académies ( Europe, Etats-Unis, Brésil, Mexique, Espagne, Chili, Argentine, Pologne etc…
Je ne savais pas moi-même que ce livre publié en 2013 serait pour moi le point d’arrivée et, j’oserais presque dire, de découverte d’une longue période de préparation qui a occupé en fait soixante cinq années de mon activité.
Je lance un appel dans tous les continents pour que s’écrivent les livres qui devraient venir après celui qui paraît maintenant, rédigés par des auteurs nouveaux ou renouvelés. Je souhaiterais qu’ils les écrivent à la manière des Cultures et des Histoires dans lesquelles ils ont appris à penser et à écrire.
Quant à moi, j’ai dédié mon livre unifiant plus qu’unique à mon épouse chilienne, Adriana, tuée par le cancer, il y a vingt-trois ans déjà et à Simonetta, ma compagne italienne, rencontrée plus tard et dont la disparition récente et brutale m’a jeté dans ce travail que je croyais trop lourd. Elles ont toutes les deux partagé ma vie pendant les deux tiers de siècle de travaux préparatoires...
Ce sont mes enfants, Marisol et Philippe et quelques amis dont Michel Wieviorka, Manuel Castillo, François Dubet, Manuel Antonio Garreton , Fernando Henrique Cardoso, Philippe Bataille, Jacques Le Goff, Serge Moscovici et aussi Carmen Castillo, Djemila Khelfa, Denis Sulmont, Geoffrey Players et enfin Michel Rocard – le seul dirigeant politique auquel je me sois identifié en France – qui m’aideront à marcher le plus loin possible.
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