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vendredi 27 juin 2014

Un grand jour pour les droits humains.


Les problèmes qui touchent le plus directement notre conscience de notre propre vie, de leurs droits et de leurs limites, de nos devoirs à l’égard de la société et de leurs limites ne trouvent pas de réponses suffisantes dans la loi, encore moins dans la parole des gouvernants. La preuve en est que les réflexions et les débats qui se forment autour d’un cas aboutissent souvent à transformer la loi.
Nous en avons fait l’expérience à propos du droit à l’avortement, du port du voile islamique à l’école, du droit des homosexuel(le)s au mariage et à la filiation. Nous n’en avions pas encore la démonstration à propos de la fin de vie volontaire et du rôle que peuvent y occuper les médecins.
Avec une rapidité et une radicalité qui ont surpris nous venons, nous, peuple français, au nom duquel le jury de Pau a pris sa décision d’aller à l’essentiel, au-delà de la loi Leonetti et d’arguments de tous ordres et qui méritent tous réflexions : nous avons rappelé que, derrière la complexité de chaque affaire, il ne fallait pas perdre de vue que le peuple français manifeste depuis longtemps sa forte conviction que chaque être humain doit pouvoir choisir, s’il le veut, les conditions de la fin de sa vie, c’est-à-dire de sa mort.
Le procureur, le juge, le jury, les témoins, en particulier médecins locaux, les penseurs invités à s’exprimer ont reconnu que le docteur Bonnemaison avait commis des fautes et que ce n’est pas sans raison que certains l’avaient accusé et voulaient le condamner mais que c’est lui, chargé de transgression, qui a le mieux entendu notre demande, que nous formulions souvent mal, mais où nous engagions notre conception de nous-mêmes comme êtres libres, responsables et dont la dignité doit être respectée. 
La grandeur du jugement émis est qu’il n’a pas cherché à faire la part de la chèvre et du chou et qu’il a déclaré le docteur Bonnemaison, accusé de sept assassinats, innocent. Ce jugement affirme, ce jugement rend clair que les lois, les gouvernants et les professionnels devront entendre notre attachement fondamental au respect de la conscience humaine, car c’est lui qui est le principe dont toutes les institutions démocratiques tirent leur force et dont nous savons par expérience qu’il peut déplacer les montagnes avec plus de force que toutes les formes de conscience identitaire.


mardi 17 juin 2014

Le premier ministre l’a dit.

Il l’a dit….
Pour nous, simples citoyens, c’était une évidence mais pour lui, le Premier Ministre, dire que la gauche est en décomposition, risque sa propre disparition et que son absence au second tour dans des conditions pires qu’en 2002 ouvre la voie au Font national. Il l’avait déjà dit en réalité, et même dans un livre en 2008, mais cette fois-ci c’est au Parti socialiste qu’il s’adresse. Evidemment, Manuel Valls n’est pas le Premier secrétaire du Parti socialiste mais le gouvernement existe bien davantage que le Parti socialiste. Au point que le nom de Harlem Désir évoque plutôt le SOS racisme lointain que le PS dont il était le Premier secrétaire et où il vient d’être remplacé par Jean-Christophe Cambadélis, encore moins connu, mais dont l’obscurité pourrait vite se dissiper puisque le Premier ministre a été brutalement clair. Si le PS continue à agir ou plutôt à ne pas agir comme il le fait depuis deux ans au moins il disparaitra et avec lui tout notre système politique.
Cette déclaration du Premier ministre n’est certainement pas formulée en l’air ; c’est une annonce de candidature à l’élection présidentielle. Manuel Valls n’a parlé comme il l’a fait que parce que ses mots correspondent à sa conviction, que les idées et les objectifs par lesquels nous définissons la gauche ne sont plus représentés par le Parti socialiste. Et nous savons bien que dans son esprit ils le sont encore moins par le Parti communiste, les écologistes ou Jean-Luc Mélenchon. La gauche est sans parti et sans voix même s’il a maintenant un candidat. Et pas encore deux puisque aujourd’hui une réélection de François Hollande est pratiquement impossible.
Je ne sais pas encore si cette candidature va créer une crise ou même un éclatement du Parti socialiste ou si elle va obliger simplement le PS à renaître au prix d’un changement de nom.
La constitution, en donnant tous les pouvoirs au président de la République, oblige tout le monde, y compris le Premier ministre, à s’exprimer avec prudence pour ne pas être mis à la porte par le Président. Il est donc presque certain que Manuel Valls va garder le silence sur sa candidature mais plus certain encore qu’il nous l’a déjà présentée.

                                                                Manuel Valls