A la fin de son numéo récent sur les journaux intimes le magazine Books (excellent) oppose à ces journaux en principe secrets les blogs d'aujourd'hui faits au contraire pour rendre publique la vie privée. Suis-je en train d'écrire un blog? Oui, bien sûr et pourtant je n'y parle pas de ma vie privée et presque pas de mes états d'âme. Alors? En tous cas ce n'est pas un anti-blog car je veux ou au moins je voudrais introduire la vie privée dans la vie publique, pas du tout en cherchant la raison des décisions politiques dans les lits ou sous le divan des analystes mais en réintroduisant les acteurs, leur objectifs et leurs protestation dans un monde qui ne respecte pas la dignité, c'est à dire les droits de chaque individu dans un monde dominé par l'argent, la folie du pouvoir et le mépris des autres qui ne sont pas le fait de quelques brutes mais de la concentration des décisions sans laquelle nous chercherions encore à inventer le feu. Il ne faut pas opposer la vie publique à la vie privée mais le respect des droits de chacun et de tous à la concentration du pouvoir et à la domination des chefs.
Après les tragédies et les épopées des dictatures, des résistances et des libérations nous vivons dans un monde de marchands que ne parviennent pas à rééquilibrer les esprits généreux pourtant innombrables qui donnent de l'air à ceux qui ne peuvent plus respirer, par solidarité et par amour. En fait il n'y a aucune raison de penser que les grands mouvements de libération- d'où sortent aussi de nouveaux monstres- appartiennent au passé, alors que de nouveaux pouvoirs se forment dans tous les domaines de notre existence.On parle avec raison du triomphe de la globalisation, pas seulement pour parler de la mondialisation de la finance mais au moins autant pour montrer la diffusion partout des formes de concentration et de domination qui se sont introduites d'abord dans la production et maintenant sont partout, dans les communications, la consommation, la formation de l'opinion et de l'imaginaire
A cette ubiquité du pouvoir on ne peut répondre qu'en défendant en bloc les droits de chaque être humain donc l' égalité de tous et les libertés de tous. Cet universalisme a soulevé les montagnes; il peut aujourd'hui attaquer l'arbitraire, le mépris, les prisons qui ont beaucoup de noms, les assassinats qui en ont encore plus
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