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jeudi 4 juillet 2013
Pourquoi ce silence?
De tous côtés on nous répète depuis 2OO8 et même avant que notre économie va mal, n'est plus compétitive, parfois même que nos salaires et nos charges sociales sont trop hauts; pourtant il n'y a pas si longtemps on nous faisait admirer Ford qui donnait de hauts salaires à ses ouvriers pour qu'ils achètent ses autos et aujourd'hui même nous voyons les frontaliers français chercher de meilleurs salaires en Allemagne, en Belgique ou en Suisse. Pourquoi ne pas changer complètement de point de vue? Pourquoi ne pas nous demander si ce n'est pas nous, les français, qui allons mal, ou même qui sommes mal traités, qui sommes placés dans des cadres et des catégories qui nous gênent, nous entravent ou même nous empêchent de nous exprimer, de penser notre avenir, de diriger nos propositions et nos plaintes dans la bonne direction. Rassurez vous! Je n'ai aucune intention de tomber dans une psychologie des peuples masochiste et nous accuser d'être les responsables de nos propres malheurs. Je veux dire à peu près le contraire, à savoir que nous sommes gênés par des catégories de pensée et d'action qui ne correspondent plus à nos demandes et à nos possibilités. Pour parler un instant le langage des science sociales je dis que le mal vient de nos représentations plus que de notre situation et que nous ne pensons et n'agissons pas avec une force suffisante, comme si nous étions de mauvais boxeurs ou comme si nous parlions la langue de Montaigne aux gens d'aujourd'hui. Prenons le plus simple des exemples:pensons nous assez monde; pensons nous assez réseaux? et j'ose ajouter: parlons nous assez féminin dans cette période de faiblesse du féminisme et de remontée du machisme? Nous pouvons tous ajouter que personne ne dispose d'un langage politique, comme s'il n'existait pas d'espace libre pour l'action politique? Là est la question principale que nous devons nous poser à nous mêmes: Quel est l'obstacle qui nous empêche le plus fortement d'agir et en premier lieu de parler, car rien n'est possible si nous ne brisons pas notre propre silence.
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