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dimanche 27 octobre 2013

Du capital à la connaissance

Où est la crise le plus profonde? Et par conséquent où faut-il par priorité chercher une solution?

   J'ai déjà dit, comme tant d'autres, que la crise financière était dûe en premier lieu aux débordement d'un capitalisme financier qui préfère la spéculation à l'investissement. Ce que j'ajoute aujourd'hui est : prenons acte de cette trahison,  tout en cherchant à en limiter les effets. Et donnons priorité à la question capitale qui est ainsi posée: Existe-t-il  un autre moteur de la croissance qui puisse remplacer le capital, de plus en plus défaillant.
Et j'ajoute aussitôt: ne demandons pas à l'Etat de remplacer le capital privé,  car un Etat devenu tout puissant a montré assez dramatiquement ses vices en Union Soviétique  et en Chine pour qu'on le regrette pendant les siècles à venir.

Existe-t-il une autre réponse? Je ne prends pas plus au sérieux celle qui dit : supprimons la croissance. 
J'attends qu'on m'explique d'abord comment on crée de l'emploi sans croissance dans un pays à fort chômage et à faible durée du travail. 

Mais il existe une réponse qui est nouvelle et qui s'impose de plus en plus à nous: la connaissance.
Elle n'a pas été une réponse importante au début de notre modernisation quand la science était surtout mathématique et cosmologique et créait peu d'emplois, même quand elle faisait naître la médecine moderne avec les premières découvertes de la clinique.

Aujourd'hui la situation est tout autre et les Etats Unis, grand moteur de la science et de la technologie, se redressent après la crise financière, alors que l'Europe stagne et que, étrangement , l'Allemagne,  où les écologistes parlent haut,  relance des industries et des consommations qui polluent!

Une thèse qui recueille encore bien des suffrages est particulièrement inappropriée: cet appel au rôle économique  croissant de la connaissance aboutirait à subordonner la science  et la recherche  aux intérêts des entreprises, plus orientées par leur profit que vers les connaissances socialement utiles.
 Un livre tout récent, écrit par un ancien  vice-recteur de l'université de Montreal et qui s'appuie surtout sur des données américaines, répond efficacement à cette accusation qui ne se renouvelle pas. Les universités et centres de recherche  qu'il faut appeler d'excellence sont ceux qui prennent des brevets dans des domaines de la science fondamentale. En France des labos de biologie du C N R S créent des entreprises et prennent des brevets .
L'Institut Pasteur est une des plus belles réussites dans ce domaine. Et ne sommes nous pas convaincus  que la connaissance du cerveau , qui commence à peine à disposer de moyens importants, va bouleverser bien des aspets de notre vie? La santé , qui mobilise tout les connaisances , y compris en sciences sociales, n'est-elle pas déjà un des secteur les plus importants de notre activité économique,  ainsi que l'expression la plus concrète de l'action humanitaire ?
Ce qui ne veut pas dire que nos problèmes s'arrangeront tout seuls. La connaissance peut-être déléguée ou déshonorée ;  mais elle est avant tout, au même niveau que la défense des droits humains fondamentaux, l'expression de l'universalisme sur lequel reposent à a fois notre civilisation matérielle et nos libertés?

Le rôle  du capital  diminue; celui de la connaissance augmente; il est déjà le plus important. 




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